14 - "COMMENT J'AI DECOUVERT MES VIES ANTERIEURES". HISTOIRE REELLEMENT VECUE N°14
En dehors de l’hypnose ma deuxième source d’inspiration pour "LA BOITE DE PANDORE" fut la visite de mes propres vies antérieures. Là encore, ce que je vais vous raconter n’a aucune prétention de vérité. Ce n’est que du ressenti subjectif et il est possible que ce ne soit que le fruit de mon imagination. Je vous la livre comme il m’a semblé l’avoir vécue,avec les détails dont je me souviens le mieux.
La première expérience que je fis dans ce domaine se déroula en septembre 1998, avec Philippe Leroux, si me souviens bien, un ancien batteur de Lavillier. Il me fit étendre sur un sofa et me demanda : « quelle vie voulez-vous aller visiter ? ». Je répondis : « Celle où j’ai connu ma plus grand histoire d’amour. »
Je fermais les yeux. Il me proposa de visualiser une falaise d’où partait un pont qui montait vers un nuage opaque. Une fois que j’arrivais à l’intérieur du nuage il me dit que le pont allait redescendre sur un lieu et une époque correspondant à ma requête.
Ainsi, au bas de l’autre extrémité du pont, j’aboutis sur une plage. Sur cette plage se trouvait un homme face à la mer, en train de faire des ricochets avec des galets. Il était en jupe, il était musclé et bronzé et, en entrant dans son esprit, j’eu l’information qu’il avait plus de 800 ans.
Philippe me demanda comment il s’appelait.
Je lui répondis que quand il pensait à lui-même, il ne se nommait pas, mais s’appelait « moi », je ne pouvais connaître son nom.
De même, je ne pouvais dire où et quand cela se trouvait puisque, dans son esprit, l’homme ne répétait pas le nom de sa ville ni la date à laquelle il se trouvait. Il y a que dans les romans où il y est inscrit « Venise 1750 après Jésus-Christ, 8h30 du matin. »
Moi-même, je n’ai que rarement la pensée de mon nom, de la date à laquelle je vis et de mon emplacement géographique.
Je lui dis que l’impression de décontraction chez ce personnage était spectaculaire, jamais je n’avais vu quelqu’un d’aussi cool. C’est comme s’il n’avait jamais eu la moindre contrariété de toute sa vie.
J’étais parvenu à déduire qu’il soignait les gens par gestion de l’énergie en apposant ses mains. Et j’assistais même à une séance où il soignait un de ses meilleurs amis, architecte. Il visualisait l’énergie sous forme de lignes, comme un réseau de fins fils rouges et blancs sous la peau.
Ensuite, il envoyait de l’énergie par le biais de ses mains et, ayant repéré les embouteillages, il parvenait à les fluidifier.
Mon ancien moi-même dit à cet architecte que son problème n’était pas énergétique, mais de constipation et qu’il devait boire davantage. Cela donna une idée à l’architecte. Il expliqua son idée : construire un système d’évacuation des eaux usées par des égouts où circulerait de l’eau pour que la ville ait une meilleure odeur.
Par la suite je rencontrais une jeune femme danseuse dans un cabaret qui à la fin de son spectacle vint vers moi et me demanda de la former à ma technique de soin. Ce que j’acceptais volontiers. Ce fut elle mon grand amour (là non plus je n’avais pas son prénom ni son nom). Nous nous installâmes assez vite ensemble et nous eûmes trois enfants. La dernière scène était celle du déluge ou, cette jeune femme et moi-même, sachant que nous allions être engloutis par l’immense vague nous étions disposés sur la plage.
Nous étions dans une totale acceptation de notre destin.
Nous nous tenions par la main. Le dernier souvenir de cette séance était la vague qui arrive sur nous, nous entrons dans un tourbillon aquatique, et puis vient l’instant ou nos mains se lâchent et je sens que l’eau salée entre dans mes poumons. Et tout comme dans la « Boite de Pandore » je me suis dit « c’était une belle vie, et je suis content de l’avoir vécue». Mais à la différence du roman il n’y a pas eu de dialogue entre l’homme en jupe de 800 ans et moi à travers les siècles. Je n’ai fait que voir et ressentir ces moments précis de sa vie.
A la fin de la séance je bondis sur mon smartphone pour noter le maximum de détails dont je me souvenais de ces scènes et notamment des descriptions des vêtements, des pièces, des rues, de la nourriture.
C’était cela qui me troublait le plus. Seul mon imaginaire de romancier ne pouvait avoir autant de détails aussi précis.
Par la suite j’ai fait tout seul d’autres séances, en mettant au point le protocole du couloir avec les portes.
J’ai ainsi pu revivre ma vie de femme de harem en Égypte peut être dans une période correspondant en moins 300 avant JC. (je ne suis évidemment pas sûr de la date vu qu’il n’y avait pas de calendrier). C’était une vie d’oisiveté totale. De mon souvenir nous ne servions que de faire valoir pour que notre propriétaire épate ses copains. Avoir une quarantaine de femmes enfermées chez soi devait être un signe de réussite sociale de l’époque. Nous mangions bien, nous avions de beaux vêtements de beaux bijoux, nous étions protégés des épidémies et des guerres extérieurs mais qu’est-ce qu’on s’ennuyait ! Les autres femmes jacassaient autour du bassin piscine central mais comme il n’y avait aucune connaissance du monde extérieur, cela manquait de sujets de discussion.
On nous disait que si on savait ce qu’il se passait en dehors de notre cage dorée, nous serions effrayées et qu’il fallait apprécier notre chance d’être protégées et préservées des vicissitudes extérieures. Il y avait des groupes de copines qui rivalisaient avec d’autres et se disputaient pour des histoires de nourriture, de vêtements ou de trahisons. C’était nul. Beaucoup espéraient avoir des enfants, mais notre propriétaire ne venait jamais. Je m’étais faite copine avec un eunuque qui avait beaucoup d’humour et le soir nous restions sur le toit terrasse à plaisanter de tout et de rien, de nous moquer des autres filles et du propriétaire absent. Nous avions entrepris sous son initiative le dessin du ciel étoilé sur un grand parchemin que nous étendions sur une table avec deux pierres. Nous essayonsde noter tout ce que nous voyons (à l’époque j’avais une bonne vue) sans le moindre télescope et surtout tout ce qui avait bougé entre la veille et le jour même. Parfois on entendait des cris de rage ou de douleur en provenance du monde extérieur. Je ne voulais surtout pas m’évader de cette prison de luxe car je savais qu’à l’extérieur le monde était sale et violent mais j’ai un souvenir de perte de temps qui explique peut-être mon besoin permanent d’activité et de créativité et ma passion pour l’observation des ciels étoilés.
Une autre de mes vies visitées fut celle de Samouraï au Japon (qui m’a bien sur inspiré la scène avec Yamamoto). Là encore il y a un lien avec ma vie actuelle puisque jeune alors que j’étais nul en sport et souvent bloqué par mes crises de rhumatismes spondiliyarthrite ankylosante je me suis mis à pratiquer la canne de combat qui est un sport qui ressemble beaucoup au combat de sabre (on a notamment une tenue veste, pantalon matelassé, gants, avec un casque grillagé similaire à celui du kendo japonais). Or sans que je puisse expliquer la raison, je m’avérais très bon dans ce sport au point de faire de la compétition et arriver en huitième de finale nationale. Je me souviens dès que j’enfilais la tenue avec toutes les protections matelassées et que je baissais le casque grillagé j’avais dans ma tête une idée : « Le type qui est en face de moi va perdre ».
Et alors que je suis un type non violent, dès que le signal du début du combat était donné par l’arbitre, je fonçais, je frappais vite et fort avec la volonté de détruire mon adversaire au point de lui provoquer parfois des peurs paniques (en canne de combat si on tape fort la canne se brise et j’en faisais donc une grande consommation).
Enfin la dernière expérience de retour dans mes vies antérieures je l’ai accomplie un mois avant de terminer la rédaction de cet ouvrage. Je l’ai faite avec l’hypnotiseur spécialiste en régression David Picard.
Je me suis retrouvé dans une vie de soldat anglais, archer, probablement aux alentours des années 1200.
Je fus d’un coup dans l’ambiance de la guerre de cent ans. En face je savais que c’étaient des français, qu’ils étaient plus nombreux qu’ils avaient une chevalerie très lourde et très destructrice.
Je me souviens que j’étais venu tôt le matin. On s’était installé et on attendait qu’on nous donne des ordres.
On a attendu, attendu (dans les films de guerre on va directement aux scènes d’actions mais dans ce souvenir on ne savait pas quand cela allait démarrer et nos officiers nous demandaient de rester prêts). Enfin dans l’après-midi, un officier nous a dit de nous mettre en position et on a décoché pendant des heures des volées de flèches avec nos arcs à longue portée. J’ai vu nos propres chevaliers enfin partir pour l’attaque au galop.
Evidement vu que cela se passait loin nous les archers on ne voyait rien de la bataille. On a encore attendu et puis quelqu’un nous a annoncé « C’est bon nous avons gagné ! ». Voilà c’était fini.
C’était beaucoup moins spectaculaire qu’au cinéma. Quand on est soldat on ne voit rien de la bataille. Et au final j’ai fait la queue avec mes collègues pour toucher ma solde. C’était une bourse avec des pièces correspondant à une somme qui nous garantissait à peu près un mois de tranquillité. Puis j’allais récupérer mes flèches sur les cadavres pour regarnir mon fourreau jusqu’à la prochaine bataille.
En fait la vie de soldat en 1200 est un peu comparable à celle d’intermittent du spectacle de nos jours. On doit se tenir au courant des endroits où l’on embauche et ne rater aucune occasion. Donc je marchais à pieds sur les routes et les chemins, j’allais de village en village et je m’arrêtais dans les tavernes car c’est là où circulaient les informations sur les guerres en cours qui avaient besoin d’archers. Il ne fallait surtout pas rater une bataille !
Le pire pour nous était évidemment les périodes de paix ou il n’y avait pas de travail et l’on risquait de mourir de faim. Parfois on était averti trop tard et il fallait courir pour rejoindre le champ de bataille avant que cela commence.
En tant qu’archer anglais qui va de village en village, je n’avais pas de famille, pas d’enfants, pas de maison. Je dormais dans les auberges. Le principal plaisir proposé était l’ivresse par la bière (et encore elle n’était pas fraiche évidemment ). Cependant j’avais le souvenir une fois d’avoir terminé complètement saoul endormi dans mon vomi sur le trottoir. Quelqu’un avait profité de mon état d’ébriété pour me subtiliser ma bourse. J’avais retenu la leçon je ne buvais plus. De même je n’allais pas avec les prostituées car j’avais vu plusieurs de mes amis avoir de gros soucis de santé liés à cette addiction. Donc en fait de plaisir : sans maison, sans famille, sans alcool, et sans sexualité, c’était une vie plutôt limitée. Je n’avais pas vraiment d’amis, c’était juste des gens que je rencontrais dans les tavernes et avec lesquels nous jouions à des jeux de dés en racontant des souvenirs de bataille.
J’aimais les longues marches dans les forêts entre deux villages. Tout spécialement dormir à la belle étoile sous les grands arbres. Je me souviens avoir été attaqué par un groupe de brigands, (qui s’avéraient d’ailleurs des anciens collègues soldats au chômage qui essayaient de se faire un peu plus d’argent en attaquant les voyageurs).
Le combat n’avait même pas duré. Je suis mort jeune, probablement aux alentours de 30 ans (je ne fêtais pas mon anniversaire car je ne connaissais même pas ma date de naissance). Au moment de mourir je n’avais que trois regrets : ne pas avoir eu de maison fixe, ne pas avoir eu de famille, et surtout ne pas savoir ni lire ni écrire.
Cela explique peut-être cette frénésie de lecture (et d'écriture?) qui m’a prise lors des réincarnations suivantes.